B - Constat n°2 : apprendre c’est être !

 

B1 - Intrinsèque : apprentissage, fœtus et petite enfance

  • Dès l’état fœtal puis de la prime enfance (avant 18 mois), l’enfant est un curieux (pulsion épistémophilique ou pulsion du chercheur de Freud). Nous savons qu’il évalue et se régule de lui-même. Chez tous les êtres humains, ces capacités d’autoévaluation et d’autorégulation sont la base même d’un cycle d’apprentissage. Ainsi le fœtus comme le petit d’homme sont tous les deux capables d’apprendre. (Candilis-Huisman, D., & Dugnat, M. 2017).
     
  • Par la suite, une fois plus grand, au-delà de 3 ans, si l’enfant n’apprend plus (ce qu’il faudrait, les attendus…), s’ils sont en difficultés, s’ils ont la phobie de l’école ou s’ils vivent des troubles de l’apprentissage, qu’est-ce qui est en cause ? Plusieurs approches développementales sont possibles : les approches physiologiques, les approches psychiques, les approches accès sur les liens relationnels entre l’enfant et son environnement de la systémie familiale et les approches psychopédagogiques sur la dynamique de la pensée.


B2 - Extrinsèque : le paradoxe entre avant et après

  • Nous sommes face à un paradoxe entre les capacités intrinsèques du petit d’homme dévoilées par les dernières recherches citées sur le fœtus puis le bébé (cf. Candilis-Huisman, D., & Dugnat, M. 2017) et les difficultés ou troubles extrinsèques qui par la suite vont se développer et se dévoiler plus tard à la scolarisation. Qu’elles seraient les circonstances extrinsèques à l’enfant qui provoqueraient ces phénomènes, non pas seulement régressifs mais aussi aliénants, de non-apprentissage comme de non-changement. Les troubles, les phobies et les difficultés ne sont que la conséquence symptomatique d’autres choses : quelles sont-elles ?


B3 - Piste de réflexion

  • Nous pouvons poser comme pré-hypothèse que le changement des conditions de relation de milieu atemporelles pour le fœtus et la prime enfance, à celui des conditions de relation d’objet temporelle et spatiale introduisant la notion de sujet serait une piste de réflexion. Nous passons du concept du Tout unifié (enfant = mère = environnement), le petit d’homme se vit non-dissocié, au passage du concept de dissociation du Un (enfant ≠ mère ≠ environnement) de l’individuation ou stade du miroir d’où le temps et l’espace émergent. Ce temps et cet espace sont concomitants à la pensée et à son contenu symbolique :
    • “Le Langage est donc réfléchissant et totalisant. Il est à la fois ce par quoi on pense nécessairement et ce dans quoi on pense toutes choses par conséquent ce par quoi et ce dans quoi lui-même est pensé. Cela peut se dire d’un mot : le langage fait monde.” (Wolff F. 1997)