A - Limites

 

A1 - Origine de mot limite

  • Le mot limite est à sa source un chemin ou un sentier bordant un domaine. Il permettait de séparer des parcelles, de distinguer le singulier du commun, de dissocier le dehors du dedans. Nous sommes dans le domaine physique. Dans l'espace du psychisme, ce chemin borde et borne le domaine de la psyché et délimite ainsi le sujet à l’altérité.

 

A2 - Les limites psychiques

  • Dans le domaine psychique comment s'élabore le chemin, le sentier en bref les limites bordant notre domaine ? Les limites commencent vers 18 mois (stade du miroir ou d’individuation). Elles se montrent par notre corps comme première limite, puis par l’autre le tiers qui capte le désir et nous sépare de la mère comme seconde limite, complété par la loi symbolique et les interdits (inceste), le tout parachevé par les lois écrites de la cité des hommes. Ces lois symbolique et écrites représentent communément les Surmoi de la cité. Le père soit la représente symboliquement (Œdipe), soit fait SA loi (père-verse), soit est un grand absent (forclusion possible).
     
  • Dans notre univers néolibéral et postmoderne de l’immédiateté et du “prêt à… jouir” où sont donc passé ces limites psychiques qui nous circonscrivent comme sujet singulier ?

 

A3 - Fonctions des limites psychiques : le temps devient l'espace de la psyché

  • Les limites nous obligent à changer d’univers, à quitter notre omnipotence. Du monde de l’immédiateté nous évoluons vers un monde du différé. Du monde de la jouissance nous évoluons au monde du désir. Ce passage d’un monde à l’autre est représentable par le temps de l’instant présent se développant en espace entre un passé et un futur. Cette espace, est soutenue par le langage ou la capacité de symbolisation du sujet.
     
  • Ce changement d’univers ( immédiateté / différé ) est le chemin qui borde la psyché du sujet :
    • ce qui permet au sujet de se créer comme unité par détachement et différentiation
    • ce qui le structure comme basses d’appui d’accordage et d’encordage à l’autre (filiation, affect et représentation)
  • Ainsi dans l’évolution sociale dans laquelle nous sommes emportés, si nous cultivons l’immédiateté, alors nous réfutons le différé et nous donnons l’apparence que les limites disparaissent : Que devient l’intégrité du Moi du sujet qui s’élabore sur les limites ? Les troubles de la personnalité de type états-limites ou borderline en sont la conséquence, le sentier qui circonscrit le domaine de l’identité du Moi reste en friche, il est flou.
     

Limites… cheminons autour de notre domaine… l’état-limite.