F - Courants de pensée ou épistémês

Logiques de raisonnement les plus usuelles des savoirs auxquelles nous croyons pour décrire le "réel" et déduire ou induire la "vérité". Dans quel(s) courant(s) de pensée vous baignez-vous ?
 
• Courant réaliste ou naturaliste > Le réel est un réel donné > "Cela est, un point c’est tout"
• Courant pragmatiste > Le réel est un réel agi > "Nous devenons ce que nous faisons"
• Courant empiriste > Le réel est un réel perçu > "Nous sommes limité à ce que nous percevons"
• Courant constructiviste > Le réel est un réel pensé et construit > "Nous devenons ce que nous pensons"

 

Les courants de pensée ne sont pas les paradigmes (chapitre suivant), c’est-à-dire la façon d’appréhender et de représenter le monde linéaire ou cyclique. Les paradigmes vont conditionner, soutenir et induire des courants de pensée ou épistémês. Beauvais M. dans son texte “Des principes éthiques pour une philosophie de l’accompagnement” *, l’exprime ainsi :

F1 - Courant réaliste ou naturaliste : Le réel est un réel donné

  • Notre vision du réel correspond trait pour trait au réel tel qu’il est, le rouge de la pomme n’appartient qu’à la pomme et la dureté de la pierre qu’à la pierre. Les choses existent et ce indépendamment de notre pensée, de nos perceptions et sensations

F2 - Courant pragmatiste : Le réel est un réel agi

  • Seule l’expérience peut nous permettre l’accès à la connaissance. connaitre le réel c’est l’expérimenter et le transformer. Ainsi notre pensée est-elle finalisée par l’action et l’utilité, elle est “téléologique” et “expérimentale” (Dewey, 1967, p. 160)

F3 - Courant empiriste : Le réel est un réel perçu

  • Aucune qualité sensible n’existe en tant que telle dans les choses. Le rouge de la pomme n’appartient plus à la pomme et il en va de même de sa saveur et de sa dureté. Dans cette conception, poussée à son paroxysme avec l’Immatérialisme de Berkeley (1685-1712), rien n’autorise à penser qu’il existe quoi que ce soit du réel tel qu’il est perçu hors de cette perception

F4 - Courant constructiviste : Le réel est pensé et construit

  • On considère que notre perception du monde est le fruit d’une construction, voire d’une invention (Valéry, 1957) mentale. Mais dès lors que l’on partage ce point de vue, l’on se doit également d’adhérer à l’idée selon laquelle l’être humain est seul responsable “de sa pensée, de sa connaissance et de ce qu’il fait” (Von Glasersfeld, 1988, p. 20)

 * http ://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-3-page-99.htm

 

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