B - Deuxième approche thérapeutique

 

B1 - Approche structuraliste de la psyché

  • Pour les psycho-thérapeutes et les psychanalystes (pas tous) ce qui compte avant tout est la structure psychique sous-jacente qui conditionne les comportements du DSM de la psychiatrie. Trois grandes familles de structures types sont utilisées : Psychose - Etat-limite - Névrose. Ce qui caractérise ces trois structures psychiques est d’une part l’élaboration du Moi (Mythe de Narcisse des 18-30 mois) et d’autre part l’intégration ou introjection des interdits socioculturels du Surmoi (Mythe d’Œdipe des 3-7 ans).

 

B2 - Structure & Dysfonctionnements

  • Au moment de la grossesse cela change, mais quoi ? Pour décrire cet état d’hypersensibilité des femmes enceintes, ainsi que le retour des affects oubliés de la prime enfance, Winnicott (1969) parle de “préoccupation maternelle primaire”. Suivra ensuite Bydlowski (1991) avec l’idée de “transparence psychique” et Raphaël-Leff (1993) avec “la perméabilité de l’inconscient”. Daniel Stern (1995) propose à son tour le concept de “constellation maternelle” pour décrire l’ensemble de ces idées invoquant une reconfiguration psychique de la future maman.
    • Expérience existentielle pour les femmes, la première grossesse, l’accouchement et le faîte de devenir mère provoque un réaménagement important des processus et structures psychiques internes. Ce réaménagement psychique est similaire à ce qui se passe dans la tête de l’adolescent. C’est une révolution intrapsychique, il quitte son statut d’enfant pour celui de l’adulte. Quant à la femme, la révolution interne est dues aux changements tant physiologique que psychique : elle devient mère à son tour et son corps en gardera le souvenir.

B3 - Phénomène post-traumatique

  • En complément des approches psychanalytiques ou l'enfant devient l'objet des investissement de la mère (narcissisme primaire), actuellement la préoccupation des chercheurs tourne autour des traumatismes post-symboliques des mères. Autrement dit, d'une part les angoisses engrammées quand elles étaient elles-mêmes un fœtus (expériences transgénérationnelles & épigénétique). D'autre part, l'autre axe de recherche sont les épreuves de notre petite enfance avant nos 18 mois. Dans ces deux cas, nous n’avons aucunes représentations de nos traumatismes. Mais ils sont bien là et ressortent à ce moment de fragilité identitaire. Les femmes peuvent revivre un traumatisme oublié par amnésie dissociative ou un retour du refoulé de leur inconscient primaire de cette époque.
    • Le “Baby Blues” des premiers jours après l’accouchement, la dépression post-partum qui s’installe sur le long terme ou plus sérieux encore la psychose puerpérale qui déstructure le psychisme par décompensation serait ainsi expliqué par ces traumatismes postérieurs aux 18 mois. Pour la femme devenant mère, ce serait un moment clé qui lui permettrait de régler ses conflits psychiques archaïques. Les affects désagréables peuvent resurgir et ouvrir des portes dues à cette “transparence psychique” et à cette “perméabilité de leur inconscient”.

Le tout fonctionnaliste de la psychiatrie et le tout structuraliste des psychothérapeutes et des psychanalystes peuvent-elles tout expliquer ? Ne sommes-nous que des objets sujettisées par une mémoire, ses inconscients et sa conscience ? Voyons plus loin cette troisième approche multiréférentielle et phylogénétique.