D - Vous avez dit absurde…


D1- Les avantages

  • En ce sens, cette dernière façon de penser l’inconscient princeps comme un processus stimulant les zones corticales libres du cortex cérébral associatif du fœtus peut paraître absurde à une approche scientifique naturaliste et développementale : objectiviste.
    • Cette seconde approche a le mérite de faire écho à l’intuition des créateurs et découvreurs qui ont depuis des siècles formulés cette hypothèse par les mythes (Green A, 1980)1. A ne pas confondre les mythes comme histoires collectives narratives de l'humanité et la mythologie des dieux de la cosmogonie. Cette seconde approche fait aussi écho à toutes les théories contradictoires comme l’attachement, le peau à peau et les neurosciences. Ils remettent sur la table le couple (Sexuel/Œdipe) des “psychanalystes orthodoxes ; gardiens du temple, pour lesquels hors de l’œdipe point de salut” (Bergeret J, 2006, p197)2.
      • Cela fait aussi écho aux travaux sur les enfants DYS-, les états-limites et borderlines où la problématique pointe le mythe de Narcisse des 18-30 mois de l'enfant et non le mythe d'Œdipe. Les Kleiniens comme les Lacaniens parlent de pré-Œdipe et non de Narcisse sûrement afin de ne pas bousculer les représentations acquises. L'orthodoxie a la vie dure. Depuis le temps nous savons, il n'y a pas de pré-Œdipe, c'est une problématique d'étayage et de défusion idem le mythe de Narcisse. Ce qui est en jeu ce n'est pas le choix d'objet de l'orientation sexuelle de la pulsion élaborative des refoulements, ce qui est en jeu est la pulsion elle-même élaborative de la honte d'être et d'exister. C'est le processus qui est touché à sa racine.

D2 - Retour à la source : de la science et de l’absurde

  • Ainsi, soit la science prendra en compte ces différentes approches, soit elle se cristallisera sur un dogme “scientifique” de savoirs-croyances idem les religions qu’il rejette. Anaximandre de Milet au VIe siècle avant JC en Grèce ancienne nous a libéré des croyances et des dieux (Rovelli, C. 2015)3. Il a inventé la science hors des dogmes et nous risquons fort de la ramener dans une autre forme de dogme, celui des savoirs-figés des sciences naturalistes et développementales. Dans ce cas ce serait une régression à une fixation Œdipienne à pulsion d'orientation sexuelle qui serait enjeu.

 

D3 - Au delà de nos représentations… pensons autrement

  • Il ne peut exister de création sans transgression de "l’imaginaire collectif" 4 constitué. Faisons le, mais pas n'importe comment.
    • Pour Carlo Rovelli “la science est une recherche continuelle de la meilleure façon de penser le monde, de regarder le monde. C'est avant tout une exploration des nouvelles formes de pensée. (…) La nature de la pensée scientifique est essentiellement critique, rebelle, intolérante à tout a priori, à toute révérence, à toute vérité éternelle.” (Rovelli, C. 2015 p.112-113).
       
    • De même, pour Jean Bergeret "une science ne peut prendre l’allure ni d’une doctrine fixée une fois pour toutes, ni d’un dogme religieux devenu intangible. Toute science se doit de remettre inlassablement sur le métier, pour l’évaluation, ces anciennes hypothèses, même celles qui passent pour les plus universellement fondées. La psychanalyse ne saurait méconnaître ce principe.”* (Bergeret, J. & all, 2006, p. 154)5
       
Fabrice Prevost - Consultant - Formateur - Coach

Psycho Pédagogie & Thérapie
Maternologie - Parentalité - Enfance - Adolescence - Adulte

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  1. Green, A. (1980). Le mythe : un objet transitionnel collectif. Gallimard & Le Temps de la Réflexion pp. 99-131.
  2. Giust-Desprairies, F. (2003). L'imaginaire collectif. Érès.
  3. William Slama dans la conclusion de Bergeret, J., Soulé, M., & Golse, B. (2006). Anthropologie du fœtus. Dunod. p. 197
  4. Rovelli, C. (2015). Anaximandre de Milet ou la naissance de la pensée scientifique : Dunod
  5. Bergeret, J., Soulé, M., & Golse, B. (2006). Anthropologie du fœtus. Dunod. p. 154