B - Échec & Sujet

 

B1 - Après l'échec, les conduites d’échec du sujet

  • Les conduites d'échec et la névrose d'échec ont la particularité d'être des cycles répétitifs comme des compulsions de répétition d’une pulsion mortifère. Ils se répètent et aliènent le vécu des sujets. Ils s'expriment par la peur et l'angoisse de l'échec et donc de l'épreuve. Contrairement à l'échec qui peut devenir progressif par un processus d'apprentissage qui nous tire vers l'avant, cette récursivité des conduites d'échec entrave le sujet vers une répétions du même : une forme d'aliénation au passé.
    • La conduite d’échec de type œdipienne nous ramène à nos actes et nos postures de folie des grandeurs ou grandiosité, de vanité, de prétention et de d’arrogance de "l'idéal du Moi". La compétition, le mépris et l’humiliation de l’autre en seraient leur corollaire. Dans ce cas l’échec serait vécue comme une castration à la toute-puissance et au pouvoir du sujet.
        
    • La conduite d’échec de type narcissique nous ramène à l'existé de l’être et ses postures de victime, de dépression chronique récurrente dans la fragilité identitaire et troubles de la personnalité  du "Moi". Le mépris et l’humiliation de soi-même seraient le prix à payer. La conduite d’échec serait une détermination du destin implanté dans la tête du sujet dans l’enfance (les violences d’Alice Miller). La conduite d’échec aurait pour origine une interdiction à être soi-même ou comme le formule Misrahi une aliénation de la “puissance d’être de l’Être”.


B1 - La conduite d'échec déplace le juge et ses normes

  • Ce qui caractériserait les conduites d’échec narcissique ce serait le fait que le juge et ses normes ne seraient plus externes mais internes au sujet. Nous serions nous-même le bourreau tout en étant la victime des autres : “personne ne m’aime et ne me comprend, c’est à cause de…, mon père me l’avait toujours dit, je n’y arriverais pas, etc.”
     
  • Dans ces conduites d’échec se mettrait en place un cycle non pas vertueux mais vicieux et inconscient : “puisque je ne suis pas digne d’exister aux yeux des autres, je me mets plus bas que terre, complètement chiffon, etc.” En ce sens, le scénario de la conduite d’échec narcissique serait une réponse masochiste qui permettrait au sujet victimisé et bourreau de lui-même de trouver son plaisir à être dans son propre malheur : "Lorsque je vis l’échec que je mérite, cela me permet de sentir et de savoir que j’existe."