Vous êtes ici

projection

De l’enfant du désir à la crise de l’individuation. L’impossible entrée dans la vie.

On peut résumer d'une expression ce statut inédit du nouveau venu en parlant de l'enfant du désir. Son avènement est fonction de ce changement de statut de la famille. L'enfant du désir, c'est l'enfant de la famille privée, intimisée, désinstitutionnalisée, informelle, qui n'a d'autre raison d'être que l'épanouissement affectif de ses membres. On fait un enfant non pour la société, pour la perpétuation de l'existence collective, mais pour soi et pour  lui-même. Je  souligne  la présence des deux faces qui recouvre en  réalité  une contradiction, une tension vitale. La venue de l'enfant, idéalement parlant en tout cas - c'est le nouvel idéal social en la matière - n'a de sens que s'il est désiré. L'horreur en ce domaine, c'est la contrainte ou le hasard. (…)

  • De l'enfant de la conséquence, nous sommes passé à l'enfant du désir souvent enfant-Roi sur-investi et sur-protégé (projets et projections de réalisation parentales) et maintenant nous passons à l'enfant-Précieux. La crise actuelle de l'indiduation des sujets (Moi-perdu) serait la conséquence du faite que l'enfant est proclamé sujet comme individualité avant même de le bâtir, de le devenir dans la relation à ce qui est autre que lui-même. La crise de l'individuation serait la conséquence de la crise de l'altérité, où le sujet est toujours relatif à ce qui est autre que lui-même. Une forme de déni de l'autre.

Journal en miettes

Je suis partagé entre l’amour de moi-même et l’amour de l’autre. C’est cela mon drame, c’est cela mon enfer. Incapable de renoncer à moi en faveur des autres, incapable de renoncer à l’autre en ma faveur. Je devrais me dire, je devrais être convaincu que ni les autres ni moi-même n’avons de l’importance. Aucune importance. J’ai beau me le dire, je ne puis supporter de frustrer les autres de l’amour que je leur dois. (Ionesco E. 1967, p.182)

Partager…

Subscribe to projection