Vous êtes ici

addict

Le Big Bang des addictions

Fisher, C. Erif. (2018). Le Big Bang des addictions. Cerveau & Psycho (Vol. 99). Cerveau & Psycho n°99 pp. 35-41.

De plus en plus de personnes ne peuvent plus se passer de sexe, des jeux d’argent, des réseaux sociaux… Des addictions qui ressemblent fort aux dépendances aux drogues. Comment les aider ?… Il est préférable de favoriser une approche flexible et global des traitements. Les individus accros à internet ou au sexe, mais dont les difficultés sont décuplées par une anxiété sociale ou une dépression, réclament beaucoup d’attention. Les patients ne peuvent pas être réduits à un circuit cérébral de la récompense piraté, et il n’existe à ce jour aucun diagnostic traitement unique et fiable de l’addiction.

Le grand fumeur et sa passion

Lesourne, O. (2008). Le grand fumeur et sa passion (1984ᵉ éd.). PUF.

La cigarette permet aussi de revivre l’accession à l’autonomie : se donner à soi-même du plaisir, c’est congédier l’autre, celui qui jusque-là en était le seul pourvoyeur. C’est signifier qu’on n’a pas besoin de lui. En fumant, on conjure la perte, le deuil : je te perds, toi cigarette ; objet, je te détruis mais je te retrouve ; je peux quand je veux recommencer. La cigarette-mère (abandonneuse, frustrante) est détruite et perdue mais aussitôt retrouvée sous forme de sa semblable, la cigarette-pénis est détruite, “castrée”, mais reparaît aussitôt intacte.

La genèse des addictions

Les addicts sont enfermés dans une habitude à laquelle ils ne comprennent pas grand-chose, dont ils se sentent esclaves, qui ne leur apporte généralement aucun plaisir, mais à laquelle ils tiennent comme à un membre de leur corps : s’en séparer serait se mutiler, car elle contient une partie de leur être. (…) N’oublions pas que, dans l’inconscient de l’addict, autrui est souvent dangereux, intéressé, égoïste et menteur, et qu’il ne faut à aucun prix s’y fier. Partir d’une sympathie toute simple, humaine, ne surtout pas juger, attendre qu’une confiance se crée, apprivoiser l’addict comme un animal sauvage, ne pas lui imposer de règles, faire alliance avec la partie malade, c’est-à-dire séparée du monde, des autres, aider à retrouver des plaisirs partageables, reçus et donnés, et ne pas oublier que nous aurions tous pu devenir des addicts, et que nous pourrions même le devenir sur le tard, comme il arrive à certaines personnes au déclin de leur vie, lorsque elles doivent renoncer à certains espoirs qui leur paraissent essentiels pour leur survie. Freud a bien dit que chez tous les sujets, y compris les normaux névrosés, il y avait sans doute une petite partie cachée et clivée. Cette partie pourrait être la conséquence de certaines des épreuves que tout humain doit vivre dans son enfance, en rapport avec le fait que, dans l’inconscient maternel, existait un refus de tel ou tel aspect de son enfant, épreuve supportée mais non acceptée et qui a laissé ses traces. (pp. 251-252)

Partager…

Subscribe to addict