Vous êtes ici

mort

Cinq méditation sur la mort, autrement dit la vie

L’univers n'était pas obligé d'être beau. On pourrait imaginer un univers uniquement fonctionnel, un système neutre qui se serait développé sans qu'aucune beauté soit venue l’effleurer. Un tel univers se contenterait de tourner à vide, de mettre en branle un ensemble d'éléments neutres, indifférenciés, ce mouvant indéfiniment. On aurait à faire là un monde de robots, à une sorte d'énorme machine ou un monde concentrationnaire, mais en tout état de cause, on ne serait plus dans l'ordre de la vie. Pour qu'il y ait vie, il faut qu'il y ait une différenciation des éléments cellulaires, complexification, et conséquemment formation de chaque être en sa singularité. La loi de la vie implique que chaque être constitue une unité organique et possède en même temps la capacité de croitre et de transmettre. C’est ainsi que la gigantesque aventure de la vie a abouti à chaque brins d'herbe, à chaque insecte, à chacun d'entre nous. Tout être, de par son unicité, tend vers la plénitude de sa présence au monde, à l'instar d'une fleur ou d'un arbre. Tels sont le commencement et la définition même de la beauté. (Cheng, F. 2013 pp. 78-79)

La princesse blanche

L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-mêmes ; l'œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. C'est pour cela que les être jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrées dans leur cœur qui bat anxieux et solitaire, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l'amour n'est longtemps, et jusqu'au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L'amour ce n'est pas dès l'abord se donner, s'unir à un autre. (…) L'amour c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'amour de l'être aimé.  (Rilke R.M. 1966, pp. 334 – 335)

Narcissisme de vie narcissisme de mort

Voilà donc les choses rétablies dans l’ordre : le principe de Nirvana (d’inertie) à pour tendance ultime la suppression des excitations, et le principe de plaisir en est seulement dérivé. La première théorie de l’Esquisse retrouve ses droits. […] Le divorce entre le principe de Nirvana et le principe du plaisir est prononcé et l’obligation de ne plus les confondent prescrite (Et nous prendrons garde à l’avenir de considérer que les deux principes ne font qu’un). Le partage de ce qui revient à chacun se fait ainsi : le principe de Nirvana exprime la tendance de la pulsion de mort ; le principe de plaisir représente les demandes de la libido ; et la modification de ce dernier principe, le principe de réalité, représente l’influence du monde externe. (Green 1983)

Pour une philosophie dialectique ouverte à l'expérience

L'homme n'est pas un être arrêté dans sa forme naturelle, arrêté dans un destin immuable. S’il se ferme au nouveau, s’il cesse de penser, s’il renonce à savoir, ce n’est pas une harmonie stable qu’il maintient, c’est son déclin qu’il scelle. L'homme ne reste homme qu'en payant son tribut à l'éternel changement. Il ne peut être qu'en devenir. (Gonseth, F. p. 265)

Images et symboles: essais sur le symbolisme magico-religieux

Initiation veut dire… mort et résurrection du néophyte (…) La mort, initiatique ou non, est la rupture de niveau par excellence (…) qui rend possible le passage d’un mode d’être à un autre. (Eliade M. 1980 pp. 68 & 70)

La pensée symbolique est consubstantielle à l’être humain : elle précède le langage et la raison discursive. Les images, les symboles, les mythes ne sont pas des créations irresponsables de la psyché ; ils répondent à une nécessité et remplissent une fonction : mettre à nu les plus secrètes modalités de l’être. Par suite, leur étude nous permet de mieux connaître l’homme, l'homme tout court, celui qui n’a pas encore composé avec les conditions de l’histoire. (Eliade M. 1980 p. 18)

Partager…

Subscribe to mort