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De l’âme. Sept lettres à une amie

Devant cette avalanche de notions ou concepts (sur l’âme), le quidam moderne se sent perdu. L’unité de son être est rompue. Il le perçoit comme un ramassis d’éléments disparates arbitrairement collés les uns aux autres, une figure fragmentée, bardée de références qui ne renvoient pas à une unité personnelle. S’il ose se mettre devant un miroir, face à son image divisée, il ne sait plus où donner de la tête ni à quel saint se vouer. Véritable portrait à la Picasso ou à la Bacon ! Bref, il est réduit à un misérable petit tas de secrets, comme disait André Malraux, et il ne sait plus comment faire de ce tas un tout, selon l’expression de Régis Debray. Il a tendance à faire appel à des marchands de bonheur et des chirurgiens visagistes pour lui venir en aide, pour lui refaire une figure apparemment cohérente selon un canon fixé par on ne sait quel arbitre social. Figure d’emprunt à laquelle il manque peut-être justement un élément, essentiel celui-là : l’âme.

Moi-peau & Moi-pensant (Anzieu)

  • Quand j’étais devenu un joli petit pot de fleurs pour mes proches, qu’est-ce qui me manquais le plus ? L’affect, la tendresse, l’émotion du toucher, les carences de ma prime enfance, l’attention de l’autre, le lien d’amour primordial… de ma maman en quelque sorte. Et oui, il me faut nourrir et ma tête, et mon estomac, et ma peau sinon mon Moi sans peau il n’est pas bien. Bien sûr je ne parle pas de sexe, mais de tendresse tactile de la re-con-naissance. Celle de l’enfant qui se reflète dans le miroir des yeux de l’amour du cœur de sa mère vivifiante (enveloppe primitive). La mienne était morte. Pas facile à vivre.
     
  • Mais maintenant et mon corps et ma tête et mon cœur résonnent à cela. Elle m’a donné un magnifique cadeau, hyper sensibilité, hyper émotionnalité, et ce besoin d’élaboré du sens, de comprendre, la curiosité, etc. Mais que c’est dur à vivre au quotidien ce "manque de pas de peau". Oscillant entre Moi-vide et Moi-plein, entre manque et plénitude. J’ai fini par comprendre cette perte éphémère, ce manque d’elle en moi, cette part manquante. Il faut que je mis fasse, oscillation entre une “enveloppe” une fois pleine, une fois vide.  Mon “enveloppe psychique” ne peut se remplir que dans mes vides. J’ai tout compris, mon Moi-plein de la plénitude n’existe que si mon Moi-vide du manque existe…
     
  • Ainsi, ici et là je peux rencontrer Anzieu et son Moi-peau. J’en ai la “chair de poule”, Ça parle via la peau qui montre à voir “l’é-Moi”. Par cette missive, je vous enveloppe et vous envoie mes mots.

L'accueil de l'expérience: formation et vécu dans le cheminement individuel

  • "Ce qui as permis à Denoyel N. (2000, p192) de mettre en corrélation la trichromie de Pierce et ce qu’il nomme les trois raisons. “Dans les formations alternées où il y a une mise en scène du corps au travail (primat de la raison sensible, stratégie des sens), une mise en intrigue de l’expérience vécue en stage (primat de la raison expérientielle, stratégie du sens) et une mise en perspective des différent contenu de la formation (primat de la raison formelle, stratégie de la signification), la pragmatique des trois raisons peut s’exprimer pleinement et stimuler ainsi ce processus singulier d’alternance tripolaire qui développe une intelligence de l’interaction.“ (Anquetil-Callac M. 2006 p.30).

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